La transition énergétique
Depuis quelques temps déjà, nous entendons parler de la transition énergétique, la France a d'ailleurs ratifié une loi en août dernier concernant cette transition. Mais que signifie et qu'insinue ce terme ? Sommes-nous capable de l'effectuer ? Quel rôle va-t-elle jouer dans le changement climatique ?
La transition énergétique est le passage d’une société basée sur une consommation grandissante d’énergies fossiles, à une société plus sobre et plus écologique. Elle permettrait de se diriger vers un modèle qui puisse satisfaire de manière durable et équitable, autant pour les hommes que pour l’environnement, les besoins énergétiques des citoyens dans une société sobre en énergie et en carbone. Pour cela, des économies d’énergie sont à réaliser, mais également une optimisation de nos systèmes de production et une utilisation optimales des énergies renouvelables.
Pourquoi une transition ?
Il est nécessaire d’effectuer un changement car l’approvisionnement énergétique de la planète repose aujourd’hui à 81% sur les énergies fossiles, c’est-à-dire le pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium.Tant l'extraction que l'utilisation de ces énergies dégagent énormément de gaz à effet de serre et si l’on veut pouvoir limiter le réchauffement planétaire à 2°C, il est urgent de réduire, voire d’abandonner leur utilisation. L'autre problème de ces énergies est leur finitude, en effet, on estime à ce jour qu’il nous reste environ 50 ans de pétrole, 60 ans de gaz et 200 ans de charbon.Largement plébiscitée en France, l’énergie nucléaire telle qu’elle est utilisée nous laisserait un délai de 12 à 60 ans. Pour ces réacteurs, se pose aussi le problème du recyclage, puisqu’il y a actuellement 1500 tonnes de déchets de plutonium et que ce chiffre augmente de 100 tonnes chaque année.
Comment effectuer cette transition ?
Pour lutter contre le réchauffement climatique et être en mesure de maîtriser son énergie, l’Europe met en place des politiques avec des objectifs précis. D’ici 2020, 20% de la facture énergétique devra être d’origine renouvelable, une réduction de 20% de la consommation d’énergie devra être réalisée et nos émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de 20% par rapport aux émissions de 1990.
Il est du ressort de chaque pays membre de l’Union Européenne de mettre en place des actions permettant de mener ces objectifs à bon terme.
En France, la loi sur la transition énergétique publiée au journal officiel le 17 août 2015 fixe plusieurs objectifs. Tout d’abord, réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre pour 2030, puis, les diviser par quatre d’ici à 2050. Il faudra aussi réduire la consommation énergétique qui devra, elle, être divisée par deux d’ici 2050 (en se basant sur notre consommation de 2012). Enfin, la part des énergies renouvelables dans la facture énergétique devra être de 32%.
Objectifs et paradoxes
Pour atteindre ces objectifs, la loi prévoit plusieurs mesures telles que des économies au niveau de nos factures d’énergie, en agissant notamment sur le secteur du bâtiment et du transport. Une autre de ses préoccupations est la lutte contre la précarité énergétique et la reprise en main par les citoyens et les territoires des décisions liées à l’énergie. Elle doit également permettre l’arrêt progressif des énergies polluantes, et s’appuyant sur des ressources limitées, au bénéfice des énergies renouvelables.À l’échelle économique, elle prévoie un financement de cette transition et une fiscalité plus juste.
Mais paradoxalement, les technologies nous permettant de transformer les énergies renouvelables telles que le soleil, les vents, les marées, en électricité utilisable au quotidien sont extrêmement demandeuses en minéraux dont l'extraction est extrêmement pollueuse et coûteuse : les terre rares, et en matières premières telles que l’argent, le zinc, l’indium, le plomb, le cuivre ... Ces dernières sont elles aussi limitées et au rythme de notre consommation actuelle, l’USGS (Service géologique des États-Unis) estime que leurs réserves ne dépasseront pas 50 ans.
Pour exemple, une éolienne de 3MW nécessiterait environ 2 700 kg de terres rares, comment conjuguer alors une économie de matériaux rares avec une utilisation des énergies renouvelables.
Pour réussir cette transition énergétique, il est essentiel de valoriser les actions locales, autant à l’échelle nationale, qu’à l’échelle de l’individu, seul ou en coopération avec sa collectivité. Mais pour effectuer cette transition, il est également nécessaire de changer ses habitudes, individuellement. Nous ne pouvons continuer à consommer autant d'énergie, car même si nous passons à une énergie entièrement d'origine renouvelable, notre consommation mondiale continuera d'augmenter étant donné que la population est en augmentation constante.
Briens Louise