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L’agriculture à la fois coupable et victime du changement climatique

Dans un monde où la population ne cesse de croitre, la consommation de produits issus de l’agriculture ne cesse d’augmenter. Or, la relation entre changements climatiques et agriculture est à double sens : l’agriculture contribue largement aux changements climatiques, et les changements climatiques ont généralement des répercussions négatives sur l’agriculture.

Aujourd’hui, l’agriculture contribue à 15% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) dans le monde (auxquelles s'ajoutent les émissions indirectes dues à la déforestation), et si on compte le transport des produits agro-alimentaire, la part monte à 20% des émissions de GES.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi l’agriculture émet-elle autant ? Le labourage libère le CO2 contenu dans le sol. Certaines cultures (comme le riz) et l’élevage émettent de grandes quantités de méthane. Les énergies fossiles utilisées pour faire tourner les exploitations agricoles et produire les engrais entrent aussi en ligne de compte. De plus la déforestation a aussi des conséquences catastrophiques, elle représente 17% des émissions de gaz à effet de serre.

L’agriculture victime de ses émissions

Tout d’abord, l’augmentation de la température globale de la Terre entraine une augmentation des températures dans toutes les régions. Cependant cette variation de température provoque des inégalités encore plus fortes entres les zones les plus chaudes proche de l’équateur et les zones plus froides dans les latitudes plus élevées. En effet, dans les zones chaudes la présence d’eau est faible et les précipitations sont très ponctuelles. L’accroissement des températures va donc induire des inégalités climatiques encore plus fortes en renforçant la problématique de l’irrigation des cultures et du stockage de l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus, les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes …) vont être de plus en plus fréquents et provoquer la destruction des cultures. De ce fait, la sécurité alimentaire ne pourra pas être toujours garantie.

 

En vue des changements de température, la répartition spatiale des plantes, des espèces invasives et des ravageurs de culture va être modifiée. Les agriculteurs vont une fois de plus devoir s’adapter afin de faire face à de nouvelles difficultés de production. En effet, certains insecticides vont devenir inefficaces de même que certains engrais ainsi que les élevages qui peuvent aussi souffrir des changements climatiques.

Il semble donc essentiel que les agriculteurs mettent en place des actions afin de pouvoir s’adapter et prévenir les changements pour mieux les appréhender et ne pas les subir. En ce sens, la COP 21 reste un enjeu important pour l’agriculture et suscite de nombreuses attentes.

Vers une réduction des émissions ?

Mais si l’agriculture contribue au changement climatique, c’est aussi un secteur capable de s’adapter et qui peut permettre une potentielle diminution des concentrations de GES dans l’atmosphère.

 

Comment ? Tout d'abord, par la capacité d'absorption du carbone des terres agricoles. En effet, en France le ministre de l’agriculture, en partenariat avec l’INRA et le CIRAD, souhaite mettre en place un programme sur la séquestration du carbone dans les sols. Ce programme de recherche international appelé « 4 pour 1000 » projette d’améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an. Cela pourrait suffire à compenser la totalité des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Ce projet induit une restauration des terres dégradées et une limitation de l’urbanisation des sols afin que les sols soit plus riche en matière organique. Le programme sera mis en avant dans l’Agenda des solutions de la COP21.

 

En parallèle, d’autres acteurs se questionnent sur un objectif de « zéro émissions nettes ». Ce programme a pour objet de permettre aux structures d’émettre des gaz à effet de serre mais en participant à la séquestration du carbone qu’elles rejettent.

 

Une meilleure gestion des terres cultivables, la restauration des terres dégradées ainsi que leur changement d’affectation, pour l’agrosylviculture par exemple, peuvent grandement contribuer à limiter les GES. Les émissions issues de l’élevage peuvent-elles aussi être réduites en améliorant la nutrition et la gestion des effluents.

 

Plusieurs projets sont à l’étude. Il est essentiel de faire évoluer le système agricole actuel vers des méthodes plus respectueuses de l’environnement. On peut notamment se tourner vers l’agroforesterie, la pratique du non-labour, les prairies permanentes ou encore l’interdiction des produits phytosanitaires. Toutes ces solutions, de plus en plus concrètes, permettent une conservation de la biodiversité et ainsi l’équilibre et la richesse des terres agricoles tout en participant à la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

 

 

Le Gal Tifenn & Vallee Orlane

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